Composée d’un tronc de châtaigner creux coiffé de planches de la même essence et d’une lauze, la ruche tronc est apparue dans les Cévennes à la fin du Moyen-Age et a perduré jusqu’à la première moitié du XX° siècle.
La ruche tronc s’ouvrant par le dessus rend possible la récolte de miel sans destruction de l’essaim.
Souvent, on la trouvait proche des habitations ou sur des terrains favorables à leur développement en raison de leur exposition. La majorité des familles cévenoles possédait entre 10 et 20 ruches et pratiquait une apiculture vivrière. Cependant il existe de grands ruchers de plusieurs centaines de ruches qui prouvent l’existence d’une apiculture de rente destinée à la vente. L’architecture de ces ruchers, composée de plusieurs terrasses de pierres sèches entourées d’une muraille protectrice, offrait un abri contre le vent et les animaux, permettait un bon écoulement de l’eau lors d’épisodes cévenols.
C’est dans les années 70 que l’apiculture vivrière a laissé sa place à une apiculture de rente entraînant la disparition des ruches troncs au détriment des ruches traditionnelles à cadres et l’abandon de l’abeille noire locale pour d’autres races plus « rentables ».
L’effondrement actuel de la biodiversité amène à un retour de la ruche tronc.
Très proche de l’habitat originel des abeilles, la ruche tronc séduit pour les mêmes raisons que celles qui l’avaient fait tomber en disgrâce. Sa productivité est faible, les possibilités d’intervention et de contrôle sont limitées, la transhumance est impossible. La ruche tronc permet de renouer avec une apiculture vivrière respectueuse de rythmes et des possibilités de la colonie. Elle peut également devenir une ruche de biodiversité idéale pour celles et ceux qui souhaitent observer les abeilles sans récolter de miel.
